Face à l’urgence climatique et aux problèmes de santé publique liés à la pollution de l’air, de nombreuses villes européennes ont mis en place des zones à faible émission (ZFE). Ces dernières visent à restreindre l’accès des véhicules les plus polluants dans certaines zones urbaines. Gand, en Belgique, a récemment testé ce dispositif, suscitant à la fois espoirs écologiques et interrogations quant à l’exclusion par l’argent.

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I. Un système complexe et coûteux pour les automobilistes

A. Une déclaration en ligne peu intuitive



Pour accéder à la ZFE de Gand, les automobilistes doivent au préalable déclarer leur véhicule sur une plateforme en ligne. Cependant, cette démarche peut s’avérer complexe et peu intuitive pour certains usagers. De plus, la validation de l’inscription peut prendre entre 2 et 48 heures, ce qui peut poser problème pour les visiteurs de dernière minute.

B. Des amendes élevées en cas de non-respect des règles


Les automobilistes qui pénètrent dans la ZFE sans avoir déclaré leur véhicule s’exposent à une amende de 345€, et ce, même s’ils n’ont pas conscience d’avoir enfreint les règles. Pour les véhicules considérés comme polluants, c’est un surcoût de 35€ par jour qui s’applique, sans même avoir à stationner, simplement en roulant dans une rue adjacente à la ZFE.

C. Une norme plus stricte que les vignettes Crit’Air françaises


Les critères d’accès à la ZFE de Gand sont plus stricts que ceux des vignettes Crit’Air en France. Ainsi, certains véhicules essence sont autorisés à circuler sans malus, tandis que les diesels sont systématiquement exclus, ce qui peut créer une certaine confusion pour les automobilistes habitués au système français.

II. Une hypocrisie écologique ?

A. Le chauffage des terrasses et l’éclairage des magasins vides



Malgré la mise en place de la ZFE, certaines pratiques énergivores persistent à Gand. Les terrasses des cafés continuent d’être chauffées, et les magasins fermés et vides restent illuminés, ce qui peut sembler paradoxal au regard des efforts demandés aux automobilistes.

B. L’absence de vaisselle réutilisable dans les fast-foods


De même, les fast-foods de la ville n’ont pas encore adopté de vaisselle réutilisable, contribuant ainsi à la production de déchets et à la pollution environnementale.

C. La pollution générée par la production et l’utilisation des voitures électriques


Si les voitures électriques sont présentées comme une alternative écologique aux véhicules thermiques, leur production et leur utilisation ne sont pas sans impact sur l’environnement. La fabrication des batteries et l’origine de l’électricité utilisée pour les recharger sont autant de facteurs à prendre en compte dans le bilan carbone global de ces véhicules.

III. Les véhicules électriques : une solution imparfaite

A. Une neutralité carbone atteinte seulement après 40 000 km parcourus



Une petite voiture électrique ne devient neutre en carbone qu’après avoir parcouru 40 000 km, à condition que l’électricité utilisée pour la recharger soit issue d’énergies renouvelables et que l’utilisateur n’ait pas possédé de voiture thermique auparavant.

B. La nécessité d’utiliser de l’énergie renouvelable pour recharger les batteries


Pour que les véhicules électriques soient réellement écologiques, il est essentiel que l’électricité utilisée pour les recharger provienne de sources d’énergie renouvelables, ce qui n’est pas toujours le cas.

C. Le problème du recyclage des batteries et du poids des SUV électriques


Le recyclage des batteries des véhicules électriques reste un défi technique et écologique. De plus, les SUV électriques, de plus en plus populaires, sont trois fois plus lourds qu’une citadine électrique comme la Zoé, ce qui augmente leur consommation d’énergie et leur impact environnemental.

IV. Le diesel, un mal nécessaire ?

A. Les particules fines, un danger pour la santé respiratoire


Les moteurs diesel émettent des particules fines particulièrement dangereuses pour la santé, notamment pour les personnes asthmatiques ou souffrant de problèmes respiratoires.

B. Les anciennes primes et taxes réduites pour encourager l’achat de véhicules diesel


Paradoxalement, les pouvoirs publics ont longtemps encouragé l’achat de véhicules diesel en proposant des primes et des taxes réduites, au motif que ces moteurs émettaient moins de CO2 que les moteurs essence.

C. La réduction des émissions de CO2 grâce aux moteurs diesel


Si les moteurs diesel émettent des particules fines, ils restent néanmoins plus efficaces que les moteurs essence en termes d’émissions de CO2, ce qui peut expliquer la réticence de certains automobilistes à s’en séparer.

Conclusion


La mise en place de zones à faible émission, comme celle de Gand, témoigne d’une prise de conscience des enjeux environnementaux et sanitaires liés à la pollution de l’air. Cependant, la complexité du système, les coûts qu’il engendre pour les automobilistes et les incohérences constatées dans son application soulèvent des questions légitimes quant à son efficacité réelle. Pour que ces mesures soient pleinement efficientes, il est essentiel qu’elles s’inscrivent dans une démarche globale et cohérente de transition écologique, impliquant une profonde remise en question de nos modes de production, de consommation et de déplacement.