Quoi ça en quelques mots :
« They shall not grow old »* est un documentaire du grand réalisateur Peter Jackson sur la première guerre mondiale du point de vue des Britanniques.
(* Ils ne vieilliront pas)
Jackson qui ?
Peter Jackson est un réalisateur néo-Zélandais, il est surtout connu pour les trilogies du Seigneur des anneaux ou du «Hobbit ».
On oublie souvent qu’il a réalisé des films gores comme « Braindead » pour ceux qui aiment le sang et les tripes.
On y voit quoi dans ce documentaire ?
On y voit des images des jeunes britanniques s’enrôlant pour combattre les Allemands dans les tranchées françaises. Cela passe par la propagande de l’engagement, l’entrainement, le départ à la guerre, le quotidien au front, les assauts, le retour au pays… On y voit aussi des images horribles de la guerre : la chair éclatée, les cadavres , les mouches sur les corps, la gangrène…
Alors pourquoi voir ce documentaire si c’est horrible (voire écœurant) ?
En fait, ce documentaire permet de se faire une idée des conditions extrêmes que les soldats devaient subir.
On prend conscience que c’était de jeunes gens qui s’enrôlaient dans une guerre qui n’étaient pas vraiment leur guerre.
Puis la guerre n’est pas que des gens qui s’entretuent en permanence, c’est aussi des moments cocasses et banals de la vie.
On est témoin de leurs fascinations pour ce nouvel objet qu’on nomme la caméra et de cette inquiétude muette de mourir sur le front qu’on peut lire sur leurs visages.
Ils peuvent avoir les dents pourries pour certains, on a un regard bienveillant pour eux, car on y voit de la candeur de trouver sa place dans une existence et de défendre la liberté.
C’est juste des gosses à qui on a promis qu’ils deviendront des héros.
On se dit qu’on serait en train de nous plaindre si on devait passer une seule nuit de pluie à l’intérieur d’une tente contemporaine.
Eux vivent dehors 24 h sur 24 dans l’humidité, la boue, les rats, les balles qui sifflent, le vacarme des explosions, la maladie, le froid , les odeurs pestilentielles, les gaz toxiques, au milieu des cadavres…
Ils sont à la merci des bombes et des ordres de leur hiérarchie. Ils doivent juste obéir pour devenir de la chair à canon afin de gagner quelques mètres.
L’humain finit par s’habituer à toutes les horreurs et c’est cela le plus effrayant.
Le documentaire en couleur ou en noir et blanc , en VO et sans sous-titre ?
Les deux mon capitaine, ce documentaire commence et se termine en noir et blanc. Ce film n’est colorisé que pendant la présence au front. Ce n’est pas comme la série des documentaires de France 2 « (apocalypses) où l’ensemble des images sont colorisées. Il y a ici ou là quelques floues et déformations des images, mais rien de dérangeant visuellement.
J’ai eu beaucoup de difficulté avec les commentaires en anglais, lors de sa projection, il n’y avait pas sous-titre, je pensais pouvoir suivre et c’était aussi compliqué.
Je pense qu’ils vont sous-titrer ce film pour la sortie officielle en France ou pour la diffusion à la télévision.
Pourquoi Peter Jackson a fait ce documentaire ?
Peter Jackson fait comme beaucoup de personnes, il se questionne sur son passé, ses ancêtres et l’histoire… Il a cherché à retracer l’histoire du grand-oncle de sa femme et il est arrivé jusqu’aux carrières Wellington à Arras. Il faut savoir les néo-zélandais avaient creusé des tunnels sous la ville d’Arras pour prendre à revers les Allemands. De fil en aiguille, il a rassemblé 300 séquences pour faire ce documentaire. On le soupçonne de préparer un film sur la bataille d’Arras et je ne désespère pas de le voir en vrai car il traîne souvent à Arras.
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Ma conclusion :
Si je mets mes difficultés à suivre les commentaires en anglais, ce documentaire tente de montrer la guerre comme elle était. C’est toujours difficile de trancher si une séquence fait partie de la propagande ou pas. On y voit des soldats britanniques bienveillants avec les soldats allemands, info ou intox pour la caméra ? Peter Jackson tente de donner une image humaine à cette guerre inhumaine. Ma plus grande critique pour un amoureux de ma région, c’est l’absence de localisation des images qui m’a le plus frustrée. Cela documentaire qui peut être utile pour montrer aux adolescents que la guerre n’a rien de beau et de moral.
Pour info, ce film était présenté pour une première Française dans le cadre du Arras Film Festival 2018 au Casino d’Arras (avec la participation d’Arras Pays d’Artois Tourisme). J’ai payé mon entrée de 7 € et les bénéfices retournaient pour l’organisation de la Grande Veillée afin de rendre hommage aux soldats morts pendant la guerre 14-18.
Présentation du film par le Maire d’Arras, Frédéric Leturque.